- gerle
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⇒GERLE, subst. fém.Région. (Centre-Est et Suisse). Cuveau rond en bois, un peu évasé vers le bas, que l'on porte avec un bâton passé dans les trous des anses formées par deux douves prolongées. Le caillé, qu'on laisse égoutter sur une toile suspendue au-dessus d'une gerle jusqu'au lendemain matin (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 829). On vendange (...) dans les gerles, ces sortes de grandes seilles de bois tronconiques; deux douves, opposées sur un même diamètre, se prolongent vers le haut d'une vingtaine de centimètres et sont percées d'un trou qui permet le passage de la grande perche de bois avec laquelle on soulèvera la gerle à son arrivée au pressoir pour la vider (J. MONTANDON, Le Jura à table, légende, histoire et vérité de la gourmandise en pays jurassien, Moutier, Éd. Pro Jura, 1975, p. 144).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 2e moitié XIIIe s. jarle (Du prestre crucefié ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 196, v. 81); 1453 gerle (Vente des biens de Jacques Cœur, f° 275 ds GAY). Du lat. gerula, fém. de l'adj. gerulus « porteur » (dér. de gerere « porter »), subst. après ell. d'un subst. fém. signifiant « vase » (cf. VIIIe s. gerala tina zwipar « cuve », Gloses de Cassel ds DIEZ, Anciens glossaires romans, 125, p. 69).
gerle [ʒɛʀl] n. f.ÉTYM. 1453; gierles, 1269 (Valais); var. jalle, gelle, gille « cuve, baquet » attestées en anc. et moy. franç. et en franç. régional (Champagne, Bourgogne); du lat. gerulus « qui porte ».❖♦ Régional (encore usité en Suisse). Cuveau rond d'une contenance d'un hectolitre, que l'on porte avec un bâton passé dans deux anses formées par le prolongement des douves, et servant à mettre et à transporter la vendange foulée.0 Les raisins versés et pressés dans des tonneaux ouverts, qu'on appelle gerles, et cahotés sur de petites voitures à quatre roues qu'on appelle chars, n'offrent pas non plus un aspect bien ragoûtant.Mme de Charrière, Lettres neuchâteloises, p. 11.
Encyclopédie Universelle. 2012.